Les experts pointent régulièrement du doigt les pays du G7 en raison de leur manque de mesures pour atteindre leur objectifs
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Politique

G7 : de nouvelles discussions au sujet de la stratégie climatique

Les différents pays du G7 se sont réunis le 29 avril, à Turin en Italie, pour échanger sur la stratégie à adopter face au réchauffement climatique. 

Quatre mois après la COP 28, les ministres du G7 se réunissent les 29 et 30 avril à Turin pour échanger sur la stratégie climatique qu’ils doivent adopter. En décembre, à Dubaï, les pays du monde se sont engagés à renoncer progressivement au charbon, au gaz et au pétrole. L’objectif de ce G7 est donc de "rendre le cap fixé par la COP 28 pratique, réel et concret", a annoncé Gilberto Pichetto Fratin, ministre italien de l'Environnement et de l'énergie, en amont de la rencontre. 

Les experts pointent régulièrement du doigt les pays du G7 (Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada et Japon) en raison de leur manque de mesure pour atteindre leurs objectifs. Selon l'Institut d'analyse du Climat, en 2021, les pays membres étaient responsables, à eux seuls, de 21 % des émissions de gaz à effet de serre. Ce même institut a publié un rapport la semaine dernière, qui affirme qu’aucun des pays du G7 n’est en voie de respecter les objectifs de réduction d’émissions pour 2030, prévoyant qu’elles ne seront réduites "au mieux que de la moitié de ce qui est nécessaire."

Au cours de cette réunion à Turin, les ministres du G7 abordent plusieurs thèmes pour répondre à leurs engagements. Gilberto Pichetto Fratin a assuré, de son côté, que la biodiversité, les écosystèmes et le réchauffement des mers seraient placés en haut de son agenda. La nécessité de diversifier les sources d'approvisionnement en matériaux clé pour les systèmes d'énergies renouvelables et la réutilisation des minerais, afin de moins dépendre de la Chine (qui domine le secteur des technologies vertes) doivent aussi être abordées par le G7. Les terres rares et les énergies renouvelables sont aussi au cœur des discussions, avec des délégations africaines également conviées à Turin.

Les pays membres n’ont pas tous les mêmes opinions concernant les décisions à prendre pour atteindre les objectifs fixés par la COP 28. La France devrait demander un abandon du charbon par le G7 d’ici 2030, mais le Japon est réticent à l’idée de fixer une date-butoir. Le gaz est également source de débats, cependant, l’Allemagne et l’Italie sont réticentes à l’idée d’arrêter son utilisation. 

Annonces des premières décisions

Après une première journée de débats, une source a indiqué à l'AFP que les sept pays étaient proches d'un accord sur la fermeture de leurs centrales à charbon "au cours de la première moitié des années 2030". Autre décision, la coalition s'est engagé à réduire la production de plastique, de manière à s'attaquer à la pollution mondiale engendrée par ce dernier. "Le G7 reconnaît pour la première fois que le niveau de pollution plastique est insoutenable et que son augmentation est alarmante", a affirmé la délégation française, dans une note en marge de la rencontre.

Les militants écologistes, eux, espèrent qu’une aide accrue sera accordée aux pays en voie de développement, afin de décarboner leur production industrielle, notamment dans les secteurs de l’acier et du ciment.