L’investissement socialement responsable a explosé ces dernières années, porté par un cadre réglementaire de plus en plus insistant et un intérêt croissant des investisseurs pour des produits plus « verts ». Cet appétit n’épargne pas les particuliers. Selon une étude d’Invesco menée auprès de 1 000 investisseurs français en mai 2023, 55 % des sondés déclarent aujourd’hui posséder des produits financiers durables/ESG, représentant en moyenne plus d'un tiers (36 %) de leurs portefeuilles globaux. Ces derniers accordent une attention particulière au pilier environnemental, jugé prioritaire par 39 % d’entre eux, devant le social (23 %) et la gouvernance (19 %).
Sur le pilier E, les thèmes les plus plébiscités sont la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité (pour 29 % des sondés), devant le développement des énergies renouvelables (28 %) et la prévention de la pollution et des déchets (17 %), tandis que le respect des droits de l'homme visant à empêcher les pratiques d'exploitation par le travail (28 %), la promotion de la diversité, de l'équité et de l'inclusion (21 %) et la réduction de la pauvreté et des inégalités (20 %) sont les facteurs les plus cités sur la dimension sociale. Enfin, en matière de gouvernance, les investisseurs accordent une importance particulière « au fait que les entreprises en portefeuille encouragent des pratiques de rémunération et d’avantages appropriées pour les dirigeants » (30 %), suivi d'une approche solide mais collaborative de l'engagement avec les entreprises en portefeuille (21 %) et de l’« activisme actionnarial » (20 %).
Cette dynamique en faveur de l’investissement responsable ne semble pas prête de s’arrêter, puisque 58 % des personnes interrogées disent souhaiter augmenter leur allocation ESG au cours des prochaines années. Une croissance qui pourrait notamment passer par les ETF. Dans son étude, le gérant britannique s’est particulièrement penché sur l’intérêt croissant des investisseurs particuliers pour les stratégies passives axées sur le développement durable, dans un contexte de forte croissance de ces produits. Au cours des trois dernières années, ces derniers ont capté quelque 210 milliards de dollars de collecte, contre 234 milliards d’euros pour les ETF non ESG. Ces ETF ESG représentent désormais plus de 19 % du marché, contre seulement 3 % au début de la décennie, note Invesco.
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Résultat : les investisseurs français interrogés ont aujourd’hui largement adopté les ETF comme un moyen d’obtenir une exposition aux thèmes ESG. Ainsi, 67 % des sondés investissant dans l’ESG le font au moins en partie par le biais d’un ETF. Chez ces investisseurs ESG, les ETF ESG représentent en moyenne plus d’un tiers (36 %) de leurs portefeuilles globaux. « Cela indique que lorsque les investisseurs investissent dans l’ESG, ils le font largement par le biais d’ETF », indiquent les auteurs de l’étude. Aussi, dans un monde où le produit idéal existerait, « en termes d’adéquation avec leurs valeurs, de frais et de performances », les sondés seraient prêts à y allouer jusqu’à 31 % de leurs portefeuilles totaux.
Autre signal positif, cet intérêt devrait se pérenniser et même se renforcer dans un avenir proche puisque 51 % des investisseurs annoncent l'intention d'augmenter leur exposition aux ETF ESG au cours des trois prochaines années. En parallèle, 74 % de ceux qui n'investissent pas actuellement dans des ETF ESG déclarent qu'ils envisageraient de le faire. « Les niveaux d'enthousiasme varient cependant : seuls 60 % des investisseurs avec des portefeuilles plus modestes (moins de 5 000 euros) auraient l’intention d'investir dans ce domaine, contre 76 % des investisseurs avec des portefeuilles de plus de 100 000 euros », nuance Invesco.
À l’avenir ce passage à l’acte pourrait être renforcé par la levée de plusieurs obstacles, à commencer par le manque de connaissances des options disponibles, raison invoquée par 28 % des répondants sur ce pourquoi ils n’investissent pas dans les ETF ESG, suivie par la préférence pour une approche active de l'ESG (27 %) et sur l'impossibilité de trouver un ETF correspondant à leurs valeurs (19 %).
A contrario, une meilleure compréhension des impacts des investissements serait le facteur le plus à même d’encourager les investisseurs à augmenter leur exposition aux ETF ESG (pour 29 % des répondants), devant la garantie qu’ils fourniraient des rendements plus élevés que d’autres investissements (28 %).
« Au travers de l’étude, on peut également déduire que les investisseurs ont besoin d'informations et de connaissances supplémentaires sur les produits à leur disposition, souligne l’étude. En effet, les produits axés sur l'environnement, dont les thèmes sont clairs et facilement compréhensibles, sont de loin les plus connus comme les stratégies liées aux énergies propres, à l'énergie solaire et au climat. En revanche, les ETF ESG « traditionnels » qui utilisent une terminologie d'investissement plus spécialisée ont tendance à être moins bien compris : les "exclusions" et le "momentum ESG" étaient les moins connus des investisseurs, seulement 8 % d’entre eux maîtrisant les enjeux de ces stratégies ».
Des chiffres qui mettent en lumière la nécessité pour les fournisseurs d’ETF - mais aussi les distributeurs-, « de sensibiliser les investisseurs aux avantages potentiels des ETF ESG et de rendre ces produits plus accessibles », poursuivent les auteurs. « Nous avons identifié un énorme potentiel de croissance pour les années à venir qui repose sur la nécessité d’éduquer les investisseurs aux ETF ESG. En effet, la barrière la plus fréquente à l’investissement dans le secteur est simplement un manque de compréhension avoué : en d'autres termes, un défi majeur à relever pour notre industrie », ajoutait Thibaud de Cherisey, responsable de la distribution des ETF pour la région EMEA chez Invesco, lors de la sortie de l’étude.
Note : L'étude française fait partie d'une enquête plus large menée par Invesco entre le 11 et le 24 mai 2023 auprès de 5 500 investisseurs sur sept marchés européens : le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse.
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