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Finance durable

Malgré un manque d'information, l'épargne solidaire continue à séduire les Français

Selon une étude OpinionWay pour France Active sur les Français et l'épargne solidaire, un quart des sondés souhaitent que leur placement d'épargne ait une finalité solidaire. 

Dans un contexte économique marqué par les incertitudes et la baisse du pouvoir d'achat, les Français sont comme l'an dernier une majorité (61 %) à déclarer qu’ils ne vont pas ou qu’ils vont moins épargner en 2024, selon la deuxième édition de l’étude OpinionWay pour France Active sur les Français et l'épargne solidaire. Chez les 39 % qui peuvent épargner, la principale motivation est d'ailleurs liée aux inquiétudes pour l'avenir, "loin devant le financement de nouveaux projets (immobilier, voyage, études, …)". 

Un quart des sondés souhaiteraient que leur placement d'épargne ait une finalité solidaire, et 11 % voudraient même que cette finalité soit exclusive, "uniquement dans le but de soutenir le développement économique de leur territoire ou de contribuer à la réussite de projets solidaires dans leur région", une volonté particulièrement marquée chez les moins de 35 ans. En parallèle, ils sont près de 3 sur 4 à déclarer rechercher avant tout à sécuriser leur patrimoine et à faire fructifier leur argent.

Dans le détail, les Français susceptibles d'investir dans l'épargne solidaire sont avant tout sensibles aux questions environnementales. 31% des sondés privilégieraient ainsi en premier des projets qui répondent aux défis environnementaux, tandis que 21% plébisciteraient "des projets qui favorisent le lien social et réduisent les inégalités". L’emploi des personnes qui en sont les plus éloignées et le développement économique des territoires figurent également parmi les priorités des sondés. 

Manque d'information 

Selon l'édition 2023 du baromètre Fair (ex-Finansol) – La Croix de la finance solidaire, l'encours global de l'épargne solidaire a atteint l'an dernier 26,3 milliards d’euros, en augmentation de 1,8 milliard d’euros. Au total, 4,8 millions d’euros de dons ont été versés à des associations, et 841,5 millions d’euros de financements solidaires ont été générés pour soutenir plus de 1 590 projets à impact social ou environnemental. Pourtant, l'épargne solidaire ne représente encore qu'une goutte d'eau (environ 0,45 %) de l'épargne totale des Français. 

Son développement reste notamment confronté à plusieurs freins, au premier rang desquels le manque de pédagogie. Ils sont par exemple, 67 % des sondés à se sentir mal informés sur les projets concernés par ce type d’épargne, 66 % à ne pas savoir comment l’argent est utilisé et investi, et 66 % à ne pas avoir d’idée sur sa rentabilité. Enfin, 64 % ne connaissent tout simplement pas les produits existants pour ce type d’investissement. Pourtant note l'étude, les placements financiers solidaires "offrent une double rentabilité", à la fois financière et sociale, puisque "leur souscription a permis en 2022 de loger 1 440 personnes, d’approvisionner 8 381 foyers en énergie renouvelable, de mettre à disposition 1 559 hectares d’agriculture biologique dans l’année, de soutenir plus de 90 agriculteurs, etc".

"Aujourd’hui, 25% des Français recherchent une finalité sociale et solidaire à leurs placements. Il est donc crucial de continuer à les informer pour qu’ils passent tous à l’acte, commente Denis Dementhon, directeur général de France Active. En effet, l’actualité a mis récemment en lumière les difficultés de nombreuses associations de solidarité. Or, l’épargne solidaire est justement réinvestie dans des associations ou des entreprises, dont les projets sont utiles à la société et porteurs de transformations sociales et écologiques". 

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