L’année 2024 sera riche de rendez-vous sportifs mais aussi politiques. Avant le coup d’envoi des Jeux Olympiques à Paris, présentés par les organisateurs comme les "plus verts de l’Histoire", les élections européennes rythmeront le printemps. Puis en fin d’année, ce sera au tour des élections américaines et des différentes COP de prendre le relais dans l’actualité. Autant de temps forts qui pourraient bien faire avancer ou reculer la lutte contre le changement climatique. A suivre...
Les élections européennes
Du 6 au 9 juin 2024 se tiendront les élections européennes lors desquelles les Européens et Européennes sont invités à se rendre aux urnes pour élire les députés qui siègeront au Parlement européen pendant cinq ans. A quelques mois du scrutin, plusieurs partis politiques français ont déjà officialisé leur tête de liste. Parmi les candidats en lice, on compte pêle mêle Jordan Bardella pour le Rassemblement national, Marion Maréchal pour Reconquête ! Raphaël Glucksmann pour Place Publique, Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière, Hélène Thouy pour le Parti animaliste, Willy Schraen pour L’alliance rurale, Jean-Marc Governatori pour Ecologie au centre ou encore Marie Toussaint pour Europe Ecologie Les Verts – bientôt rebaptisé "Les écologistes".
Si en 2019 les partis écologistes ont réalisé une percée historique, la tâche s’annonce plus corsée à l’heure de la montée des extrêmes et du climatoscepticisme. D’après un sondage OpinionWay, réalisé pour Les Echos et publié le 20 novembre 2023, le Rassemblement national se positionne en tête des intentions de vote avec 28 % contre 8 % pour les Ecologistes. Si ce scénario se confirmait, la question de la lutte contre le changement climatique pourrait bien être en jeu.
Depuis cinq ans, la Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen, a fait avancer ce sujet majeur en lançant notamment le Green Deal ou Pacte vert. Objectif : réduire de 55 % les émissions carbone d’ici 2030 et faire de l’Europe "le premier continent neutre en carbone au plus tard en 2050". Plusieurs textes ont abouti permettant, entre autres, l'instauration de quotas d'émissions carbone ou encore l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique d’ici 2035, et de produits responsables de la déforestation. De nombreux défis restent toutefois encore à relever. Des associations, comme le Réseau action climat, réclament par exemple la sortie des énergies fossiles, des investissements dans l’agroécologie ou encore un financement pérenne pour poursuivre la mise en oeuvre du Green Deal.
Les Jeux Olympiques à Paris
En 2024, tous les regards seront tournés vers Paris qui accueillera les Jeux Olympiques, du 26 juillet au 11 août, puis Paralympiques, du 28 août au 8 septembre. Pour cet événement historique, la capitale affiche une ambition environnementale forte en revendiquant notamment l’organisation des "premiers Jeux alignés sur les accords de Paris pour le Climat". Très tôt, le comité a annoncé vouloir réduire de moitié les émissions liées à l’organisation des Jeux. Alors que les JO à Londres en 2012 avait émis en moyenne 3,5 millions de tonnes d’équivalent CO2, ces nouvelles olympiades ne doivent pas dépasser les 1,6 million de tonnes.
Pour atteindre cet objectif, les organisateurs misent sur le recours aux énergies renouvelables pour alimenter les sites olympiques, une offre de restauration végétarienne ou encore des constructions moins carbonées. 95 % des infrastructures existantes ou temporaires seront aussi utilisées. Les émissions qui n’auront pas pu être évitées doivent par ailleurs être compensées, à travers par exemple le financement de projets de plantation d’arbres. Une pratique qui peine à convaincre les associations de défense de l’environnement. Pour certains experts, la question des transports pose également problème. Afin de réduire l’impact des Jeux, des changements plus significatifs devraient être pris selon eux, à commencer par la réduction de la taille des Jeux (nombre de spectateurs, d’athlètes...). A date, 500 000 personnes sont attendus pour célébrer l’événement.
La COP16 sur la biodiversité à Bogota
La Colombie a été choisie pour accueillir la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité COP16 qui se tiendra du 21 octobre au 1er novembre 2024 dans la capitale colombienne. Celle-ci aura lieu deux après l’adoption de l’accord de Kunming-Montréal conclu lors de la COP15 sur la biodiversité en 2022 au Canada. Ce texte historique prévoit la protection de 30 % des terres et 30 % des mers d’ici 2030. La COP16 doit permettre d’évaluer quels efforts ont été réalisés depuis la signature de l’accord par les Etats.
La COP29 à Bakou
Après Dubaï, la prochaine COP aura lieu à Bakou, en Azerbaïdjan, un autre pays dont l'économie dépend fortement des hydrocarbures...Alors qu’un accord inédit a été trouvé lors de la COP28 pour "abandonner progressivement les énergies fossiles", le sujet de la finance climatique devrait cette fois être au coeur des négociations de la COP29. Un nouvel objectif collectif quantifiable doit notamment être fixé. Dans son rapport 2023 sur le déficit de l’adaptation au climat (Adaptation Gap report), le PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement) estime qu’il faudrait 387 milliards de dollars par an pour financer l’adaptation au changement climatique.
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